La prostitution et travailleur.euses du sexe

Avoir recours à des pratiques sexuelles en échange d'argent ou de service

Cette page est intégrée dans la section des violences sexuelles car cela peut l'être si la prostitution se fait en étant mineure, ou par décision d'une personne tiers. Chaque femme est cependant libre de disposer de son corps et il ne s'agit pas d'une violence si c'est une décision consentie et éclairée d'avoir recours à cette pratique.

Qu'est ce que la prostitution?

C'est l'"Acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'autres personnes moyennant rémunération." (Source: Larousse) La rémunération n'est pas forcément financière et peut être en nature (en échange d'un logement ou autre), et l'acte sexuel ne consiste pas seulement en l'acte de pénétration mais concerne tous les actes sexuels de manière globale.

Proxénétisme : toute forme d’exploitation de la prostitution d’autrui est illégale en France.

Prostitution de rue, en ligne, de luxe, mineure, etc. : la réalité est plurielle.

Légalité de la prostitution

Le cas français

La LOI n° 2016-444 du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées indique qu'il est légal de se prostituer, mais qu'il est illégal de faire appel aux services de personnes faisant de la prostitution en France ou à l'étranger. Le « client » peut avoir une amende de 1 500 euros, puis 3 750 euros en cas de récidive, et jusque 10 000 euros et 15 ans d'emprisonnement s'il a recours au services d'un.e mineur.e. 

De même que le proxénétisme, qui est l' "activité délictueuse consistant à favoriser la prostitution ou à en tirer profit." (Source: Larousse), ce qui inclut notamment les personnes qui vont se faire rencontrer deux personnes dans le but qu'il y ait un acte de prostitution, et de mettre la pression sur quelqu'un pour qu'il.elle se prostitue. Le proxénète encourt sept ans de prison et une amende de 150 000 euros si la personne qui se prostitue est majeure et jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 millions d'euros d'amende si la personne qui se prostitue a 16 ou 17 ans. Enfin, 20 ans de prison et 3 millions d'euros d'amende si elle a 15 ans ou moins.

Il n'existe pas de lieu de prostitution légal en France, le gérant d'un lieu de prostitution encourt quant à lui dix ans d’emprisonnement et une amende de 750 000 euros. 

Le cas néerlandais

Depuis 2000, la prostitution volontaire est légale. L’objectif de cette légalisation est de protéger les travailleurs du sexe, de lutter contre la traite des êtres humains, et de réguler l’industrie du sexe.

Les maisons closes sont autorisées, à condition de disposer d’un permis délivré par la municipalité. Chaque municipalité peut fixer ses propres règles sur les horaires, les zones autorisées, ou les types d’établissement.

Les travailleuses et travailleurs du sexe peuvent exercer à leur compte ou être employés par des établissements enregistrés. Les travailleurs du sexe doivent payer des impôts et peuvent s’enregistrer comme travailleurs indépendants.

Ils ont accès à des services de santé, à des contrôles médicaux, et peuvent bénéficier de soutien social.

La prostitution des mineur.e.s

​La prostitution des mineurs en France est un phénomène préoccupant en constante augmentation. Chaque année, entre 7 000 et 10 000 enfants seraient victimes de prostitution, bien que ces chiffres soient probablement sous-estimés . Les victimes, majoritairement des adolescentes âgées de 13 à 17 ans, proviennent de divers milieux sociaux . Souvent, ces jeunes ont subi des violences intrafamiliales ou sexuelles avant d'entrer dans le système prostitutionnel.

Les modes de recrutement ont évolué avec l'essor d'Internet et des réseaux sociaux, facilitant le contact entre proxénètes et mineurs . Face à cette situation, le gouvernement français a mis en place une Stratégie nationale de lutte contre le système prostitutionnel et l’exploitation sexuelle, visant à améliorer la prévention, le repérage et l’accompagnement des victimes . Des associations et dispositifs spécialisés offrent également un soutien aux mineurs concernés et à leurs proches .

Je me suis prostituée..

...Forcée ou contrainte

LA STIGMATISATION SOCIALE

Par ailleurs, la stigmatisation sociale et l'isolement exacerbent ces difficultés émotionnelles, limitant l'accès au soutien nécessaire pour surmonter ces traumatismes. Une prise en charge psychologique spécialisée est essentielle pour aider les victimes à reconstruire leur identité et améliorer leur bien-être émotionnel.

LE TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE (TSPT) avec des symptômes similaires à ceux d'une victime de viol:

  • des flashbacks
  • une hypervigilance
  • des troubles du sommeil

LA GESTION DES EMOTIONS. Le traumatisme laissé par la prostitution peut conduire à une forte difficulté à gérer ses émotions:

  • ressentir une rage intense avec une peur de ne pas savoir le contrôler, et un sentiment de devoir se venger
  • avoir les émotions complètement éteintes avec un black out des événements traumatisants subis
  • refuser de ressentir les émotions par l'usage de drogues
  • se déconnecter de ses émotions par des symptômes de dissociation: ne plus sentir son corps
  • troubles de l'humeur

...Volontairement

La prostitution volontaire désigne l’exercice du travail du sexe par une personne adulte, libre et consentante. Dans certains pays comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, elle est légale et réglementée, permettant aux travailleurs et travailleuses du sexe de bénéficier d’un cadre sanitaire, fiscal et juridique.

Mais même dans un cadre volontaire, la prostitution n’est pas sans risques :

Il existe de nombreux risques identifiés :

  • Violences physiques ou psychologiques, parfois de la part de clients, parfois structurelles (harcèlement, discrimination).
  • Stigmatisation sociale, qui peut entraîner un isolement ou un manque d’accès aux soins et aux droits.
  • Problèmes de santé mentale, notamment liés au stress chronique élevé, à la dépression ou au manque de reconnaissance (OMS, 2005), même en cas de consentement
  • Risque d’infections sexuellement transmissibles (IST), malgré les mesures de prévention.
  • Précarité économique : toutes les personnes qui exercent la prostitution volontaire ne le font pas dans des conditions idéales.

Une enquête de l'ONG Médecins du Monde (France, 2015) indique que plus de 60 % des personnes interrogées ont subi des violences dans leur parcours, qu’elles soient contraintes ou volontaires.

Dans leur rapport de 2018 "What do sex workers think about the French Prostitution Act", l'ONG Médecins du monde a constaté une augmentation des violences envers les travailleurs du sexe après la mise en place de la loi de 2016 en France pénalisant les clients. Les témoignages recueillis indiquent une précarisation accrue et une exposition plus grande aux risques sanitaires et sécuritaires tandis qu'une étude publiée dans la revue médicale The Lancet a examiné les liens entre les législations sur le travail du sexe et la santé des travailleurs du sexe. Les résultats suggèrent que la décriminalisation du travail du sexe est associée à une réduction des violences et une meilleure accessibilité aux services de santé.

Sources

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